Écrans et TDAH : comprendre, observer… et réinventer la relation
- focusjeunescoachin
- 24 juil.
- 3 min de lecture

Une réalité quotidienne
Les écrans sont là. Partout.Dans le salon, sur le bureau, dans la poche, sous l’oreiller parfois.Ils font partie du quotidien des jeunes, y compris de ceux qui vivent avec un TDAH.Et à vrai dire… surtout d’eux.
Pourquoi ? Parce que les écrans viennent stimuler un cerveau en recherche constante de nouveauté, de gratification immédiate, d’évasion. Mais ce qui capte l’attention facilement n’aide pas toujours à la réguler.
Ce que ça change pour un ado avec TDAH
Le TDAH rend certaines transitions difficiles :
Passer de l’écran au cahier,
Du “je regarde une vidéo” au “je fais mes devoirs”,
Du “j’étais en train de scroller” au “je dois aller me coucher”...
Ce n’est pas qu’un manque de volonté. C’est un fonctionnement neurologique :le cerveau peine à inhiber une action pour en commencer une autre.Et l’environnement numérique ne facilite pas cette gymnastique.
À la maison : des repères souvent flous
Les écrans sont parfois tolérés, parfois interdits, parfois nécessaires pour l’école…Mais rarement pensés, cadrés, discutés.
Beaucoup de parents se retrouvent à dire “Éteins ton écran !”…Alors qu’eux-mêmes répondent à un mail ou vérifient une info au même moment.
Pour un jeune avec TDAH, les repères doivent être visibles, constants, compréhensibles.Sans quoi l’écran devient vite un refuge, une bulle, un piège.
Une prise de conscience… et un déclic
Un adolescent que j’ai accompagné me disait un jour :
“Ils disent que j’ai passé 7 heures sur mon écran aujourd’hui… Mais ce n’est pas possible, non ?”
À partir de ce moment-là, il a commencé à observer son comportement.Sans pression. Sans interdiction. Juste avec curiosité.
Il a installé une application pour suivre son usage, il a testé des limites automatiques, il a trouvé des astuces pour reprendre le contrôle.Petit à petit, il a découvert le plaisir d’autres activités :lire ses mangas, jouer avec son chat, s’inscrire au tennis…
Pas parce qu’on lui avait dit de le faire.Mais parce qu’il avait envie de faire autre chose.
5 clés pour aider votre ado à mieux vivre avec les écrans
Créer un “espace d’hygiène numérique”
Un moment dans la journée sans écran. Ni punition, ni récompense : juste un espace pour respirer.
Clarifier les usages
Distinguer avec le jeune ce qui est utile (devoirs, recherches) et ce qui disperse (scroll, vidéos en boucle).
Utiliser des outils de suivi doux
Certaines applis permettent de visualiser le temps passé par application. Sans alarme ni jugement.
Montrer l’exemple
Nous aussi, adultes, nous devons incarner ce que nous proposons. Un écran éteint au repas, c’est déjà un signal fort.
Valoriser les alternatives
Lire, cuisiner, sortir, créer… Pas pour “remplacer” les écrans, mais pour redonner de la valeur au reste.
Quand l’attention se perd… mais que l’on apprend quand même
Un étudiant en coaching me racontait récemment qu’il avait prévu de finir un devoir.Il s’était levé tôt, motivé.Mais à minuit, il se retrouvait à avoir appris les règles du tennis, les types de pizzas italiennes, et des anecdotes sur les hérissons…
Ce n’est pas de la paresse.C’est une fuite d’attention, typique du TDAH, qui donne l’illusion de faire, mais qui éloigne de l’objectif initial.
Cela ne veut pas dire que ce qu’il a appris est inutile.Mais il est essentiel d’aider ces jeunes à reprendre le fil, à créer des routines d’ancrage.
Ce que le coaching peut apporter
Dans le coaching, on ne “lutte” pas contre les écrans.On aide le jeune à comprendre ce qui se passe en lui, à identifier ce qu’il cherche dans ses usages, et à construire ses propres stratégies. Parfois, on ne parle même pas des écrans.Et c’est justement là que le changement opère.




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